Depuis le 23 juin dernier, Bitcoin-Central est devenu Paymium. Si ces noms ne vous disent rien, ils sont pourtant en passe de devenir incontournables dans les années à venir.
Qu’est ce que bitcoin ?
Pour comprendre Bitcoin, il faut revenir quelques années en arrière, en 1998 puis 2005, lorsque différents informaticiens comme Nick Szabo, Wei Dai et Satoshi Nakamoto (qui diffusa la première version du logiciel Bitcoin), voulurent simplifier les paiements en inventant ce nouveau système, cette monnaie numérique. Si l’on sait peu de choses sur les créateurs du projet, force est de constater qu’à partir de 2009, Bitcoin prend un formidable essor.
La monnaie numérique, beaucoup en rêvent depuis longtemps. L’idéal ? Développer un moyen de paiement simple, utilisable par les particuliers, les entreprises et les développeurs, qui offre une grande sécurité et puisse être utilisé partout et tout le temps.
Ainsi est née le bitcoin, une monnaie virtuelle (ou crypto-monnaie), utilisable sur internet au même titre que d’autres devises comme l’euro et le dollar. Seules différences avec les autres monnaies, le bitcoin n’a pas de cours légal, et peut donc être refusé par un commerçant. De plus sa valeur n’est pas régulée par une banque centrale.
Essayer et acheter des bitcoins
C’est un algorithme informatique qui se charge de gérer l’émission des bitcoins, le bitcoin mining. Ainsi, entre 2009 et 2013, 50 bitcoins étaient créés toutes les 10 minutes. Depuis le 1er janvier 2013 et pour une durée de 3 ans et demie, 25 bitcoins seront émis toutes les 10 minutes.
Le stock est d’ores et déjà fixé à 21 millions d’unités afin d’éviter tout risque d’inflation. On estime aujourd’hui que la moitié de ce nombre serait déjà en circulation.
Pour obtenir des bitcoins, il faut se rendre sur une plateforme internet dédiée, Peer to Peer (ou P2P), site qui permet de convertir en ligne ses dollars ou ses euros comme un bureau de change classique. En France, Bitcoin-Central s’occupe de cela, mais chaque pays à sa propre plateforme.
La première étape consiste à créer un portefeuille qui donne une adresse permettant de recevoir des bitcoins. Le choix du portefeuille dépend de l’utilisation que l’on veut en faire. Le portefeuille complet de référence a pour avantage de donner à l’utilisateur le plein contrôle des clés privées mais le fichier contenant les blocs de transactions est très volumineux (on parle de plusieurs gigabits). Les portefeuilles légers sont moins lourds mais appartiennent à des serveurs qui gèrent les blocs de transactions, serveurs qui peuvent être compromis. Même souci pour les portefeuilles en ligne et il en existe encore d’autres.
Comment payer avec des bitcoins ?
Alors que jusqu’à présent il était possible de payer avec des bitcoins sur les sites marchands acceptant cette monnaie, on constate que de plus en plus de magasins « physiques » se mettent à l’accepter. La technique se veut facile, il suffit donc de disposer d’un porte-monnaie électronique qui prend la forme d’une application installée sur un Smartphones, d’un logiciel sur un ordinateur ou d’un site internet permettant de créer et gérer un porte-monnaie en ligne. C’est au vendeur d’envoyer une adresse sur laquelle figurera le montant dû. Le réseau bitcoin met alors ces « membres » au travail, ils sont chargés de vérifier la régularité de la transaction.
Bitcoin pour les commerçants et le cas Paypal
Depuis quelques jours, la star-up Paymium tente de convaincre les commerçants d’adhérer aux paiements en bitcoin. Pour eux, tout est simplifié, il suffit de se rendre sur la plateforme et de passer par l’API de Paymium. Quelques lignes de code rentrées sur le site ou l’ajout d’un plug-in et c’est fait, le commerçant peut désormais accepter ce type de paiement. Pour l’acheteur, c’est encore plus facile, il n’a qu’à choisir son mode de paiement. Les avantages pour le vendeur sont nombreux : pas de commission au moment de recevoir la somme qui est d’ailleurs créditée instantanément (un bon moyen d’éviter le risque de volatilité de Bitcoin). Les transactions sont également non répudiables. Jusqu’à janvier prochain, cette solution de paiement demeure gratuite puis devrait passer à 19,90€ par mois.
Concernant Paypal, certains sites, des interfaces de transactions, permettent d’acheter des bitcoins (BTC) via Paypal. Il suffit de s’inscrire sur ses sites (attention aux différents frais de transactions prélevés) et d’ouvrir un compte gratuit. L’alimentation de ce nouveau compte par Paypal est alors très simple et se présente comme un choix de paiement classique. Le CIO d’Ebay, John Donahoe qui a racheté Paypal en 2002, a par ailleurs annoncé sa volonté d’intégrer Bitcoin à Paypal.
Les dangers des Bitcoins
En février dernier, MT Gox, la plateforme japonaise, a interrompu toutes ses transactions à la suite de la disparation de 850 000 bitcoins (soit 7% du montant total actuellement en circulation), après avoir subi un piratage informatique. Une bien mauvaise nouvelle pour les internautes qui ne pourront certainement jamais récupérer leur argent, cette monnaie virtuelle ne répondant à aucune réglementation. Depuis quelques mois, il semblerait d’ailleurs que les problèmes se multiplient dans le monde, en témoigne le démantèlement de plateforme qui a lieu il y a quelques jours en France, une première pour l’Europe. L’opacité qui entoure cette monnaie dont le taux de change dépend de l’offre et de la demande rend difficile l’encadrement de son fonctionnement.
Pas de cadre juridique protecteur en cas d’achat, pas de protection réglementaire si la plateforme ferme inopinément, pas de garantie de remboursement ou de recours possible s’il y a vol et absence des banques et d’autorités de contrôle, voila ce qui pour le moment effraie encore un grand nombre d’utilisateurs potentiels.
A noter également que les bases de données Bitcoin sont publiques. Ainsi chaque transaction, montant et adresses des deux acteurs de la transaction sont connues de tous les participants au réseau.
Enfin, il peut paraître inutile de payer en bitcoins sachant qu’il faut les acheter. Dépenser des euros pour acheter des bitcoins pour payer sur internet, cela semble être une perte de temps, d’autant plus que les possesseurs actuels ne les utilisent que pour les échanger contre des euros ou des dollars, la monnaie virtuelle étant encore trop instable. Mais les coûts moindres sur internet et l’absence de frais supplémentaires pour les achats à l’étranger devraient rapidement inverser la tendance et faire oublier qu’elle n’est pour le moment qu’une monnaie de spéculateurs.
Les plus de Bitcoins
Démocratique et participatif, Bitcoin est le premier réseau de paiement qui fonctionne grâce à ses utilisateurs. Il offre un paiement ultra rapide, bien loin des classiques « tunnel d’achat » en plusieurs étapes qui sont encore majoritairement présents sur les sites marchands et qui poussent 60% des consommateurs à ne pas aller au bout de leurs achats. On parle aussi de Bitcoin comme une solution solide dans les pays où les libertés individuelles sont menacées, ce système permettant de stocker et d’échanger de la valeur de manière sécurisée sur un réseau qui ne peut être manipulé par quiconque.
Le fait qu’il s’agisse d’une devise neutre et globale est également un plus, tout comme la transparence amenée par le fait que les transactions soient publiques. Enfin pour les paiements internationaux, le fait qu’il n’y ait pas de frais bancaires est évidemment un avantage.
En résumé
Bitcoin est donc une nouvelle devise qui peut être considérée comme complémentaire et universelle, disponible pour tous sur internet. Elle est un protocole d’échange dotée d’une application « porte-monnaie ». Les paiements sont similaires aux paiements classiques en liquide puisqu’il n’existe aucun intermédiaire bancaire. S’imposera-t-elle comme une véritable monnaie et parviendra-t-elle à gagner la confiance des consommateurs ? L’avenir nous le dira.